Le Réseau des Observateurs a déclaré avoir constaté « de multiples manifestations de carences et de confusion de la part des superviseurs et des intervenants directs dans le processus électoral, en particulier l’organe de supervision des élections, d’une manière qui les a fait contourner et ignorer les règles les plus simples et juridiques procédures électorales, ce qui viole les principes fondamentaux du processus électoral, en termes de transparence et d’égalité ».
Les Observateurs ont déclaré, dans un communiqué publié mardi soir, que la Décision Ordinaire n° 25 de 2022 en date du 26 septembre 2022 relative aux règles et procédures de candidature aux élections législatives de 2022 n’a pas été publiée au Journal Officiel de la République de Tunisie, et n’est donc pas entré en vigueur.
Et il a indiqué que ce manquement a été relevé après le prononcé de la décision préliminaire n° 07900014 le 10 novembre 2022 par la Chambre de première instance du tribunal administratif de Sfax, qui a annulé la décision préliminaire n° 61/2022 rendue par le Conseil de la Filiale Autorité pour les Elections à Sfax 1 le 03 novembre 2022 en raison de la non publication de la Décision Ordinaire n°25 au grand officiel de la République Tunisienne.
Elle a noté que la décision rendue par le Tribunal Administratif de Sfax est une décision préjudicielle susceptible de recours, mais elle soulève des questions sur le non-respect par l’administration électorale de l’alphabet des règles juridiques que représente l’obligation de publier les décisions d’organisation de la Commission conseil au journal officiel de la République tunisienne (accompagné de son site Internet officiel) conformément aux dispositions de l’article 19 de la loi fondamentale relative à l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections.
Des observateurs ont également mis en avant « plusieurs exemples confirmant cette confusion et ces manquements », notant que les manquements comprenaient les différentes étapes de préparation des élections législatives qui se tiendront le 17 décembre.
A cet égard, elle a indiqué que la commission a récemment rendu deux décisions réglementaires (nos 29 et 30), dont la première est relative aux règles d’organisation de la campagne électorale et la seconde est relative aux règles de financement de la campagne, qui comprenait de nombreux de nouvelles règles qui restreignaient les candidats aux élections en violation totale de la loi électorale.
Elle a indiqué qu’il était stipulé d’empêcher les partis de financer leurs candidats aux élections législatives, que ce soit sur une base institutionnelle ou individuelle, et il s’agit d’une interdiction qui n’est pas inscrite dans la loi électorale, notamment le décret n° 55 révisé, rappelant que le même décret a supprimé le financement public.
Et elle a estimé que tout cela rend les décisions de la Commission injustifiées d’un point de vue juridique, d’autant plus que son pouvoir d’organisation est restreint et ne devrait pas être renforcé par la création de nouvelles règles non prévues par la loi électorale, qui affectent le principe d’égalité entre les candidats. .
Et elle a souligné que toutes ces observations confirment l’état de confusion et le manque de coordination entre les parties impliquées dans l’organisation du processus électoral, notant qu’à ce jour, la décision conjointe réglementant les règles de couverture de la campagne électorale n’a pas été prise entre l’autorité supervisant les élections et la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle, tandis que l’immatriculation des actions TV a effectivement démarré.
Elle a souligné que ces observations sont considérées comme une continuation de la série de violations liées au délai de dépôt des candidatures, comme le prolongement de celui-ci de trois jours supplémentaires à compter du dernier jour d’acceptation des candidatures, « ce qui reflète la mauvaise performance de la Commission en matière de concevoir et mettre en œuvre le calendrier électoral et faire respecter le principe d’égalité pour tous les candidats ».
Les observateurs ont conclu que les conditions liées aux parrainages ont conduit à un mauvais résultat des candidatures, aucune candidature n’ayant été enregistrée dans 7 circonscriptions. De plus, un seul candidat a été enregistré dans 10 circonscriptions, en plus du double taux de participation des femmes, qui n’a pas dépassé 12 % du nombre total de candidatures.
Les observateurs ont mis en garde contre la multiplicité des violations, leur accumulation sur une courte période, la faiblesse de la gestion du processus électoral par tous ceux qui y sont impliqués, et son impact sur le processus électoral dans son ensemble, et en particulier sur la garantie d’une concurrence loyale dans un cadre transparent et équitable compris par tous les acteurs du processus.